Red Spirit

Archive pour août, 2008

A l’envers, à l’endroit

Posté : 15 août, 2008 @ 9:47 dans Non classé | Pas de commentaires »

- Ca faisait longtemps. 

- Ca tu peux le dire oui. 

 - Et maintenant ? 

- Suffit de retourner les cartes. 

- Tu donnes dans le tarot ?!? 

- Non, le memory…  

- Pourquoi ? 

- Tout ce qu’il m’en coûte… 

- Tant que ca ? 

- Non, c’est gratuit.   

- Je n’y comprends rien.   

- Chacun son tour.  

- Qu’est-ce qui te fait sourire ? 

- Toi. Tes manières. Le blanc, le noir, le rouge et Bowie. Les règles du jeu… 

- Et tu trouves ca amusant ? 

- Même pas tant. Divertissant je dirais. 

- Ca n’a rien de drôle. 

- Je sais. 

- Alors ? 

- Alors on ne se refait pas. 

- Tu m’énerves… 

- Tu es impossible. 

- Tu m’en diras tant.   

- Toujours dans ton mémory ?  

- Peut-être. Ca, les petits chevaux ou alors un bête jeu de rôles qui saurait le dire ? 

- Tu n’as pas changé.  

- Presque. Mais toi non plus. 

- On ne s’en sortira pas. 

- Rien de nouveau sous le soleil. Exactement. 

- T’es bête. 

- Probable, mais c’est moi qui tiens les dés. 

- Pas compliqué. Seulement c’est sans but. 

- T’as pas tort, juste un remède à l’ennui ? 

- Y a quand même beaucoup plus simple. 

- C’est vrai, mais j’ai toujours eu horreur de la facilité. .Et puis : « Peu importe le flacon… » 

- Ah bon, et t’en as encore d’autres comme ca ? 

- Ouais, tout un tas. 

- Ah bon, du style ? 

- Tu connais la chanson : « Il n’y a rien à gagner ici. » 

- Et c’est tout ? 

- Oui. 

- C’était pas comme ca… 

- Une petite ablation pour éviter l’infection. 

- C’est facile. 

- Oui, et alors ? 

- Alors rien, tu me fatigues…  

 - Rien que ca ? 

- On ne peut pas parler… 

- Same player… 

- Tu recommences…

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Avec le temps

Posté : 5 août, 2008 @ 3:18 dans Non classé | 1 commentaire »

Ses mains rêches, calleuses, devenues insensible avec le temps. Les ongles jaunis, la peau striée de ces années passées a supporter la terre, l’eau, la pierre, le fer. Des mains qu’il porterait comme un trophée ou une médaille, en souvenir, mais qui n’avaient plus la moindre utilité. Des mains miroir, des mains fantôme. Qui lui rappellent inlassablement dans quelle misère baigna son existence. C’était tout ce qui lui restait. Les souvenirs, volatils, ne pouvaient plus que s’imaginer en mots. Les photos d’époque lui paraissaient appartenir à d’autres, ses yeux âges et ridés n’en percevaient plus que quelques formes vulgaires: des traits, des contrastes, mais tous les visages avaient disparu un à un. Piétinés par l’indifférence la plus cruelle. 

Ses deux mains qui avaient, durant sa jeunesse, caressé multitude des petits êtres à poils et à plumes. Quand il glissait ses doigts dans leurs fourrures multicolores pour pouvoir s’imprégner un peu de leur si réconfortante douceur. Elles qui avaient joué durant des heures à faire glisser des tonnes de sable entre leurs doigts aussi purement que le filet d’eau qui s’échappe d’entre les roches. Elles avaient cueilli tellement de petites fleurs aux prémices du printemps, des belles cerises noires durant l’été, de grosses pommes lourdes de sucre en automne et s’étaient vues maintes fois blessées et gercées dans la neige de l’hiver.  Des mains de toute une vie. La tension qu’il avait ressenti la première fois que le bout de ses doigts avaient frôlé le corps d’une femme. La douceur exquise de sa peau nue, le satiné de ses longs cheveux dénoués, la moiteur de sa bouche et de son sexe troublés. Mais tout ça, il l’avait aujourd’hui perdu, oublié dans tant de soucis et de rancoeur. Tout comme ces enfants si souvent portés et câlinés, ces petits bébés qui furent les siens. Un jour au moins.  Et c’est justement ce matin, au moment ou il allait allumer sa pipe, qu’ il s’en rendît compte. Cette évidence le frappa en pleine tête: elles étaient mortes, définitivement.  

Il su au même moment, d’une terrible intuition, que c’est aujourd’hui que commençait sa vie de remords et de regrets. Abattu, il prit sa tête entre ses deux mains et sanglota, mais aucune larme ne parvint à couler. De ces larmes qui savent encore guérir les mains fanées…

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Sleep Now In The Fire

Posté : 4 août, 2008 @ 1:38 dans Non classé | Pas de commentaires »

« Sont nuls, c’est pas maintenant qu’il fallait s’y mettre à la télé réalité, les gens n’y ont une fois de plus rien compris, combien d’occasions ratées? » « Ah ouais? Comment ca…? » « Bah je sais pas moi y a tant de trucs….Un Survivor au coeur d’Auschwitz, Top Model ’84 en Ethiopie, Le pensionnat Maoïste en Chine….ca aurait quand même été autrement plus drôle, non? Personne n’a su en profiter, bandes d’incultes! Y en avait, du cash à ramasser. » « Oui, c’est pas faux, on a raté le coche, remarque il n’est pas trop tard… » 

« Bah non, les gens ne comprendraient pas! Vas proposer: on a échangé notre armement, entre ricains et irakiens, on aurait bien ri, quand même… » « Ouais, ou les Queers en Iran, tiens… » « Voilà, t’as tout compris, parce que voir des Ken et Barbie s’tirer dans les pattes à coup de « Rhho, mais t’es pas gentille, toi, alors » ca va bien 5 minutes, qu’on les armes au moins, je sais pas. Le minimum… » « Pauvre monde… » 

« A qui le dis-tu…? »

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Hasta Siempre

Posté : 3 août, 2008 @ 8:17 dans Non classé | 1 commentaire »

De sa main décharnée il s’empare du tube roulé sous la table. Tramblements, manque, excitation. Rien ne va plus. Les yeux révulsés et les lèvres crispée, il conssent enfin à s’assoir tout au bord du vieux canapé miteux. Inspiration, expiration. Dehors, tout brûle, d’énormes flammes illuminent ses 15 m2, la chaleur commence à se faire sentir. Le brasier s’étend toujours plus. « Appocalyse » dit-il en riant. Il est heureux. Le quartier a été évacué depuis bien longtemps, il n’a voulu entendre ni les sirènes, ni les cris, ni les pleurs. Il reste là, enfermé dans son studio, attendant patiemment l’asphyxie. Déjà l’odeur carbonisée de ce feu de joie caresse ses narines. Il est heureux, jamais de sa vie il ne s’était senti si libre. Dans deux heures, il ne sera plus.

Il se verse un verre de cognac, va chercher un glacon, il ne peut s’empêcher d’apprécier la froideur de ce bout de glace dans sa main en regardant les hautes flammes oranges de sa fenêtre. Le temps d’allumer une cigarette, il s’intalle maintenant dans le vieux fauteuil, tout aussi pourri qu’il avait ramassé un soir au coin d’une rue. Un fauteuil bien trop laid et usé pour que d’autres que lui conssentent à le garder. Tout comme lui. Ils finiront de la même manière, en cendres.

Il prend d’un coup une dizaine d’anxyolitiques, les fait descendre avec l’alcool. Et puis lui vient l’envie de jouir, une dernière fois. Déboutonne son vieux pantalon beige, crasseux et troué, plonge sa main à l’intérieur et sors sa bite déjà bien dure. Il commence à s’imaginer des filles, des salopes pleines de vices qui lui feraient subir tout ce qu’il n’ose pas même espérer dans la réalité. Mais peine perdue, ses pensées finissent toujours par se diriger vers le feu, vers sa mort prochaine. Et celà ne calme pas ses ardeurs, bien au contraire, sa queue est maintenant raide et gonflée à exploser. Encore quelques va-et-vient devant cette scène spéctaculaire et tout monte d’un coup, son foutre jailli avec une puissance qu’il n’avait jusque là encore jamais observée. Un long râle sort tremblotant du tréfond de sa gorge. Il essuie ses doigs poisseux sur son pantalon, allume une cigarette, finit d’un trait son cognac et….

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